Nous sommes le jeudi 7 juin 2018, c’est le jour du grand départ.
Je quitte la maison de mon enfance dans laquelle nous avons passé ces 6 semaines de transition. Je dois lui dire au revoir car nous n’y reviendrons pas, elle est vendue. Mais je n’y pense pas vraiment. Bizarrement, je ne suis pas triste. Je suis stressée par ce long voyage seule avec le petit singe.
Je ne sais pas s’il va dormir. Je ne sais pas s’il va pleurer. Je ne sais pas si je vais réussir à aller faire pipi.
C’est papi et mamie qui nous emmènent à l’aéroport. Nous partons à 14h, direction Roissy-Charles-de-Gaulle. Notre premier vol est à 18h15. Nous faisons escale à Londres avant de nous envoler vers le gros durian. Il est conseillé par la compagnie aérienne d’arriver à l’aéroport à 16h45 pour un embarquement à 17h40. On est large ! On arrive à Roissy vers 15h.
Le bon côté de notre voyage, c’est que nous sommes en classe affaires. Cela signifie que nous serons installés confortablement, que nous sommes prioritaires et que nous avons accès à certains privilèges.
Nous sommes pris en charge au comptoir SkyPriority pour nous enregistrer et déposer nos bagages en soute. Nous avons 2 valises de 30 kilos, et le lit parapluie du petit singe à enregistrer.
Une fois les bagages déposés, il me reste un bébé, une poussette yoyo acceptée comme bagage cabine, un sac de voyage, un sac à dos et un appareil photo. Je les compte. Je vais les compter durant tout le voyage pour ne jamais rien oublier !
Je confie une dernière fois le petit singe à ses grands-parents pour aller faire pipi tranquillement, sans bébé et sans bagages à main.
Puis on se dit au revoir. Le petit singe sourit et fait au revoir de la main. Je redoutais un peu ses larmes, mais il était très heureux de partir. Papi et mamie viendront nous rendre visite en septembre !
Nous passons la douane sans problème. Puis il faut passer le contrôle de sécurité. Je sors toutes nos affaires, le téléphone, la tablette, l’ordinateur, l’appareil photo, et les dispose dans les bacs. Je sors la nourriture pour bébé, le lait en poudre, l’antiseptique, le liniment. Le liquide est accepté, peu importe la quantité, lorsque l’on voyage avec un bébé de moins de 2 ans. Je plie la poussette pour la mettre sur le tapis, puis nous passons sous le portique de détection de métaux. Le petit singe avance devant moi, et je le suis. Je sonne. C’est la barrette que j’ai dans les cheveux. Une femme s’avance vers moi avec un détecteur portatif, le passe le long de mon corps et me fouille rapidement. Pendant ce temps, le petit singe repasse sous le portique de sécurité. Oups. « Viens ici chaton. » Un agent de contrôle qui a l’air d’avoir l’habitude me dit calmement qu’il va revenir tout seul. Mon bébé repasse le portique et je le récupère en vitesse. Il faut maintenant que je range tout. Le petit singe refuse de retourner dans sa poussette, il se débat et hurle ! Ça commence bien. Je me bats contre lui pour réussir à l’attacher. Puis la femme agent de sécurité qui se trouve derrière le tapis le contourne pour venir m’aider et divertir « El monstro » pendant que je range les affaires. « Merci beaucoup ! »
Je compte mes sacs, et on peut y aller. Nous sommes très en avance, je décide donc d’aller au salon Air France. Un privilège que nous avons grâce à nos billets Business class. Les sièges sont plus confortables que dans le terminal de l’aéroport, les tables sont propres et nous pouvons nous restaurer gratuitement. Il est 16h, l’heure du goûter pour le petit singe. Je l’installe sur un fauteuil et je lui donne son yaourt, sa compote et un biscuit. Dans les toilettes, pas de table à langer, j’utilise la tablette devant le miroir pour changer sa couche, elle est suffisamment large.
Le lounge est calme, il y a beaucoup d’hommes et de femmes d’affaires, et il est difficile de demander au petit singe de rester assis. Je sors mon arme secrète, les gommettes ! On en colle quelques-unes, il adore ça et reste très concentré. Puis je décide de partir pour aller repérer notre porte d’embarquement. Mais avant, il faudrait que j’essaye d’aller au petit coin… Les cabines sont petites, je ne peux pas entrer avec la poussette. Le salon Air France est un endroit plutôt sûr et sélect, je le laisse dans sa poussette, devant la porte, et je me dépêche ! Il parle, alors je l’entends. Puis, ne me voyant plus, il commence à se plaindre. Je lui parle derrière la porte, et hop ! Je suis sortie. Premier pipi ! Je compte mes sacs et nous partons nous balader dans le terminal.
Je vérifie les écrans d’affichage, notre avion est retardé de 30 minutes. Je le promène dans la poussette pour repérer les lieux, puis je décide de le laisser se dégourdir un peu les jambes avant l’embarquement. Il marche, il court, il rigole. On va à l’aire de jeux pour enfants, puis il recommence à courir partout. Il faut de nouveau changer sa couche. Cette fois je m’installe par terre, dans un coin du terminal. Il y a de plus en plus de monde et je ne peux plus le laisser libre, je dois lui tenir la main. Et il n’est pas d’accord, il est surexcité. Je le remets dans la poussette. Il crie et se cambre. Je lui explique que s’il ne veut pas me tenir la main, il doit retourner dans sa poussette, et je force pour l’attacher. Une fois attaché, résilié, il se calme. Et on se promène de nouveau en poussette.
L’heure approche. Les passagers commencent à se rassembler devant notre porte d’embarquement. Nous n’avons pas besoin de faire la queue, nous sommes prioritaires lorsque nous voyageons avec un enfant en bas âge. Nous embarquons donc en premier avec les autres enfants. Je plie la poussette à l’entrée de l’avion. Je laisse le petit singe marcher devant moi car je dois porter la poussette et tous nos sacs. Nous sommes placés à l’avant de l’appareil, rangée 2. Je mets la poussette et nos sacs dans le compartiment au-dessus de nous, j’assoie mon bébé sur un siège, puis je me dépêche de faire des photos pour immortaliser sa première fois en avion avant de ranger l’appareil. Je garde uniquement son biberon, un magazine Popi et les gommettes.
Nous avons 3 sièges pour nous car la place du milieu est libre, encore un privilège de la classe affaires. Une fois installés, nous regardons les autres passagers défiler dans l’allée centrale. La plupart sont anglophones. Le petit singe est très agité, j’ai du mal à le canaliser sur son siège, il veut se promener. Je le prends sur mes genoux. Il charme les gens qui stagnent près de nous. Il essaye de grimper sur moi pour voir les passagers assis derrière nous. Il joue avec son biberon, le fait tomber et rouler sous le siège de devant.
Ce vol ne dure que 1h15, mais le temps va me paraître long.
Je lui lis son magazine pour l’occuper en attendant le décollage. Une fois tous les passagers à bord, je demande à l’hôtesse la ceinture à passant destinée aux enfants en bas âge et je la fixe à ma ceinture de sécurité.
Pour soulager les douleurs aux oreilles, il faut donner aux enfants quelque chose à boire au moment du décollage et de l’atterrissage. Je veux donc attendre le dernier moment pour lui donner de l’eau. Mais le petit singe en a décidé autrement. Il veut récupérer son biberon, il pleure, il crie. Il a soif, et je suis en train de refuser de l’eau à mon enfant de 18 mois – Grrrr – J’ai l’impression que tout le monde me regarde avec un air réprobateur. Et « El monstro » continue de hurler en essayant d’attraper son biberon. OK ! Résignée, je lui donne le biberon et il boit. 2 minutes avant le décollage.
J’essaye de lui en redonner lorsque nous décollons, mais non, Monsieur n’a plus soif.
J’ai foiré le décollage. Tant pis…
Le petit singe est agité pendant tout le vol. C’est normalement l’heure du bain et du biberon du soir. Il commence à fatiguer. Je le calme avec les gommettes. Puis les hôtesses passent dans l’allée pour nous proposer une collation. Je ne prends rien à boire pour ne rien renverser. Attentionnée, l’hôtesse me donne tout de même une petite bouteille d’eau. Je partage le pain de mon sandwich avec le petit singe. Puis l’avion commence sa descente. Il ne semble pas avoir mal aux oreilles malgré mon nouvel échec pour le faire boire.
On arrive à Londres vers 20h. Je récupère toutes nos affaires et laisse une nouvelle fois le petit singe marcher devant moi pour sortir. Au passage, je donne un gros coup de sac au monsieur assis de l’autre côté de l’allée. Oups sorry… Puis derrière moi, un autre monsieur me propose son aide pour porter mes affaires. Je lui donne la poussette en le remerciant. Une fois la porte franchie, je récupère ma poussette et y installe mon petit singe. Je place l’appareil photo dans le panier de rangement de la poussette et y accroche mon sac de voyage. Le sac à dos est sur mon dos. Le compte y est !
Notre vol pour Jakarta est à 22h45, on a 2h30 devant nous. Il faut trouver notre porte d’embarquement avant de nous installer pour manger. L’aéroport de Londres-Heathrow est une plaque tournante pour les voyages internationaux, c’est immense. Nous suivons les panneaux Flight Connections. Nous devons changer de terminal et nous rendre au terminal 3 en empruntant le bus gratuit mis à notre disposition. On l’attend environ 15 minutes. Le petit singe est sage et fatigué. Je lui donne sa tétine.
Arrivés au terminal 3, nous passons par le contrôle de sécurité. Et on recommence. Je plie la poussette et je sors tout de mes sacs. Je pense à retirer ma barrette et nous passons le portique de sécurité. Le petit singe retourne sans problème dans sa poussette, je peux ranger mes affaires tranquillement.
Mais il en manque… Où sont-elles ?!
Petit moment de panique avant de m’apercevoir que mes affaires n’ont pas passé le contrôle. Arf !
L’agent de sécurité vient me prévenir qu’ils doivent vérifier les récipients contenant du liquide. Il les met dans un sac plastique transparent et les emmène. Il revient avec mon sac et demande à le fouiller. Il trouve l’antiseptique. Je lui explique que c’est pour le bébé, et il le vérifie également. Puis il me ramène tout, m’indique que je peux récupérer mes affaires et, aimablement, me propose son aide pour les ranger.
Je compte mes sacs, et on peut y aller !
Notre porte n’est pas encore affichée. Je cherche les toilettes. Les cabines sont très grandes, et je peux y faire entrer la poussette et tous nos sacs. Cela étonne mon bébé qui observe très attentivement la scène. Deuxième pipi !
Ensuite je prends conscience de l’heure qu’il est. 21h00 ! Le petit singe doit avoir faim. Cette partie de l’aéroport est déserte. Je décide donc de faire demi-tour et de chercher le lounge SkyTeam.
Je trouve enfin les boutiques, les restaurants et les lounges des différentes compagnies. Il y en a plein mais impossible de trouver le nôtre. Je marche, je fais demi-tour, je relis les panneaux. J’abandonne et je rentre chez Pret A Manger. J’achète une petite bouteille d’eau et lui prépare son biberon. La serveuse le réchauffe en le plongeant dans une carafe d’eau bouillante. Une fois le biberon dans les mains du petit singe, je me détends. Il est 21h45.
Notre porte est enfin affichée. En suivant les panneaux pour nous y rendre, nous revenons une nouvelle fois sur nos pas. Ce n’est plus aussi calme que tout à l’heure, les passagers commencent à affluer près de notre porte. Nous nous installons face aux grandes baies vitrées pour observer les avions.
Très vite, ils appellent les passagers voyageant avec un enfant. On me demande d’où nous venons pour vérifier que nos bagages sont bien à bord. Puis nous montons à bord de l’avion, un Boeing 777. Nous voyageons avec la compagnie Garuda Indonesia. Les hôtesses portent des uniformes colorés et nous accueillent chaleureusement à bord. J’attache le petit singe sur son siège et je prends le temps de m’installer tranquillement. Personne ne passe à côté de nous pour embarquer. Nous sommes placés derrière les cabines Première classe, entre les deux allées. Nos sièges sont larges et collés l’un contre l’autre. Le petit singe sourit et rigole, il est content et touche à tout. Je m’empresse de récupérer son casque et la trousse contenant des produits de toilette offerte par la compagnie. Il a sa tétine. Je sors son biberon d’eau, ses doudous et son livre de musique douce. Je demande la ceinture pour enfant et nous nous préparons pour le décollage, il est 22h30. Nous décollons à 22h45, à l’heure.
Le vol va durer plus de 14 heures.
Après le décollage, j’allonge le siège du petit singe. Encore un privilège des places Business class, nos sièges s’allongent complètement, et se transforment en lit. Je change sa couche et lui rajoute un body sous ses vêtements. Il fait toujours froid dans les avions. Il est fatigué, il s’allonge et prend ses doudous. Je le couvre avec la couverture fournie par la compagnie, elle est grande et très douce.
Il est 23h30 lorsque l’hôtesse installe ma tablette pour le dîner. Elle y place une nappe et m’apporte mon assiette, du pain et un verre d’eau. Mon petit gourmand s’assoit et acquiesce en me montrant mon plat. J’ai pris le poisson, servi avec de la purée. C’est très bon et parfait pour mon bébé. Il semble apprécier et en mange une bonne partie. Je prends le cheese cake en dessert et suis obligée de le partager également. Puis l’hôtesse vient débarrasser.
Il faut dormir maintenant. Je l’installe de nouveau. Je l’attache à son siège et le couvre. Il est agité mais fatigué. Je chante tout en lui caressant le visage et les mains. Ça le calme et il ferme les yeux. Il les ouvre de nouveau. Je le caresse encore. Puis il s’endort. Pfiou. J’incline mon siège de façon à pouvoir allonger mes jambes, et je me repose tout en gardant un œil sur le petit singe. Il y a des turbulences, nous devons rester attachés.
Au bout d’une heure, il gigote, il se réveille et se met à pleurer. Oh non, déjà !
J’espérais qu’il dorme plusieurs heures.
Je le rassure immédiatement. Je le détache et m’aperçoit que la ceinture le gêne, il ne peut pas bouger comme il le souhaite. Je le prends dans mes bras et l’embrasse. Il transpire. J’ai tellement eu peur qu’il ait froid que je l’ai trop couvert. Je lui donne de l’eau. Puis je lui explique que c’est la nuit, qu’il faut continuer de dormir. Je le recouche et le caresse. Cette fois je ne le couvre pas et je ne l’attache pas tout de suite. Il se rendort.
J’essaye de l’attacher. Je le réveille. Et merde…
Il faut que j’attende qu’il dorme profondément avant de l’attacher. Je chante et le caresse, et il se rendort. J’attends quelques instants, ma main posée sur lui, prête à réagir si l’avion se met à tanguer ou s’il tombe dans un « trou d’air ».
Les turbulences peuvent être soudaines et violentes, et les incidents ne sont pas rares.
Puis j’entreprends une nouvelle fois de l’attacher. Il continue de dormir profondément.
Je le prends dans mes bras pour le bercer lorsqu’il se réveille de nouveau. Nous nous endormons l’un contre l’autre pendant une petite heure. Lorsque nous nous réveillons, nous sommes moites et légèrement désorientés. Je lui donne son biberon d’eau. Je réinstalle son « lit » pour pouvoir le poser. Cette fois je mets la couverture sous lui pour que cela soit plus moelleux. Et je le recouche. Je le caresse et lorsqu’il se rendort, je l’attache de nouveau.
Le signal « Attachez vos ceintures » est éteint, et le petit singe vient de se rendormir. C’est le moment pour moi d’aller aux toilettes. Je me dépêche. Vite, vite, vite. Troisième pipi ! Lorsque je reviens, il est toujours allongé mais pleure.
« Je suis là mon ange. Tout va bien. »
Je le prends dans mes bras. Puis, il me montre son siège. Il veut que je le recouche, et se rendort aussitôt.
La nuit est longue. Il a un sommeil agité et se réveille régulièrement. Je reste attentive, je tends l’oreille. Je suis à demi allongé pour pouvoir laisser traîner ma main sur lui et le sentir bouger.
Lorsqu’il se réveille de nouveau, il est 9h30 du matin à Paris. Je prépare son biberon de lait puis demande à l’hôtesse de le réchauffer. Je l’installe sur son siège, allongé, un oreiller derrière la tête, pour qu’il boive tranquillement. J’en profite pour retourner aux toilettes. Quatrième pipi ! Je me dépêche, mais quand je reviens, le biberon est déjà fini et il essaye de se lever. Une hôtesse est près de lui pour le rassurer.
Je la remercie puis le prends sur moi. Il demande de nouveau à se coucher près de moi. Et il se rendort. Il est 10h du matin en France. Il nous reste 3 heures de vol.
Puis ils allument la lumière dans la cabine, c’est l’heure du petit déjeuner. J’aime ce moment qui annonce que nous sommes bientôt arrivés. Le petit singe se réveille. Je prends un thé, et on m’amène des viennoiseries. Il s’assoit et, avec un grand sourire, me fait comprendre qu’il a faim ! L’hôtesse, attentive et prévenante, nous apporte un deuxième bol de croissants et de pains au chocolat.
Il nous reste une heure avant l’atterrissage. Je décide de changer le petit singe et de lui enlever son body. Une hôtesse vient me proposer de l’aide lorsqu’elle entend « El monstro » crier et protester, il ne veut pas que je le change. Elle lui parle et joue avec lui pendant que je me dépêche pour le rhabiller avant qu’il n’attrape froid. Avant de partir, elle me demande si j’ai encore besoin de son aide. Je saisis l’occasion et lui confie le petit singe pour me rendre aux toilettes. Et cinquième pipi !
Je redresse nos sièges et range nos affaires dans les sacs, je ne garde que son eau et sa tétine. J’explique au petit singe que nous allons bientôt atterrir, et que son papa nous attend à l’aéroport. Je le prends sur moi pour l’atterrissage et il accepte de boire son eau. Nous atterrissons à 18h. Il est 13h à Paris.
Pour descendre de l’avion, je demande à l’hôtesse si je peux ouvrir ma poussette dans l’allée près de nos sièges. Elle acquiesce et cela me facilite la tâche. J’installe le petit singe et tous mes sacs et je n’ai plus qu’à pousser. Il faut maintenant passer la douane puis récupérer nos valises.
Nous sommes les premiers à sortir de l’avion et nous passons très vite à la douane. Le douanier me parle en anglais et me demande si mon mari travaille ici. Il m’indique ensuite qu’il faudra que je me rende à l’immigration et il tamponne nos passeports. Premier tampon du petit singe !
Je trouve le tapis roulant sur lequel devrait arriver nos bagages et je les attends avec un chariot. Nos valises et le lit du petit singe, étiquetés « Priority », sont les premiers bagages à sortir. Je les attrape, les installe sur le chariot et je me dirige vers la sortie, une main sur la poussette et l’autre sur le chariot. Ce n’est pas simple à manœuvrer mais faisable. Puis un visage familier me propose son aide et me prend la poussette pour parcourir les derniers mètres. C’est notre hôtesse de l’air, accompagnée d’autres membres du personnel navigant.
Puis on aperçoit papa. Il tient une pancarte.
Welcome to Jakarta !
Il prend son fils dans les bras et l’embrasse fort. On dit au revoir aux hôtesses et bonjour à notre chauffeur, Sugeng.
Nous avons environ une heure de voiture pour rejoindre notre appartement. Le petit singe est épuisé et s’endort dans son siège. On arrive vers 20h. Il est 15h à Paris. Cela fait 25 heures que nous sommes partis.
Nous arrivons fatigués mais heureux d’être enfin réunis.
On visite rapidement l’appartement. À part les quelques meubles fournis par le propriétaire, il est vide. Notre conteneur devrait arriver la semaine prochaine.
On baigne le petit singe immédiatement. Il est content de se trouver dans l’eau. Je lui donne sa dînette et il joue calmement. Une fois propre et en pyjama, il boit son biberon allongé sur notre lit. Puis c’est assis par terre qu’il engloutit sa purée de légumes.
Lorsqu’on installe le lit parapluie dans sa chambre, il est ravi et acquiesce pour nous signaler qu’il veut se coucher. Un câlin, une berceuse, puis nous le laissons se reposer.
On peut enfin souffler un peu. Mon mari nous a fait livrer des menus McDonald’s. On les mange assis en tailleur au milieu du séjour. On peut entendre le petit singe discuter dans son lit. Puis il commence à se plaindre et pleurer. Je vais immédiatement le rassurer et le prendre dans mes bras. Il ne veut pas retourner dans son lit. Nous décidons de le garder un peu avec nous. Il reste avec papa pendant que je me douche. Puis nous nous allongeons tous les trois dans le grand lit king size. Mon corps se relâche et je prends conscience que j’ai mal partout. Mes jambes, mon dos et mes bras sont endoloris. Je ne me rendais pas compte que j’étais si fatiguée avant de pouvoir enfin détendre tous mes membres. Je pourrais m’endormir. Le petit singe est calme entre nous deux. Le lit est assez grand pour trois.
Puis mon mari me demande si on dort avec le petit singe. Visiblement, il n’est pas très à l’aise. Je me relève pour remettre mon bébé dans son lit. Je m’assois par terre près de lui pour l’apaiser jusqu’à ce qu’il s’endorme. Le sol est chaud et lisse.
Je repense à notre voyage. Tout s’est bien passé. J’ai réussi à canaliser « El monstro », je n’ai rien perdu, et j’ai pu me rendre aux toilettes sans trop de pression. Notre escale à Londres fut plus mouvementée que prévu, mais le petit singe est resté sage.
Les heures de vol passent plus vite lorsqu’on est bien installé. Le petit singe a eu un sommeil saccadé mais nous étions bien.
Nous étions dans notre bulle Business class.
Puis j’imagine le même voyage, le confort en moins. S’il n’arrive pas à dormir allongé en classe affaires, voyager en classe économique va être un enfer !
Le petit singe finit par s’endormir, je le regarde, il est paisible. Puis je retourne me coucher.