LOLLIKIDS PRE-SCHOOL & DAYCARE

Nous sommes arrivés à Jakarta le vendredi 8 juin, juste avant la fête de « Lebaran », fête nationale qui marque la fin du ramadan. Pour l’occasion, les indonésiens ont quelques jours de congé. Nous avons donc pu profiter de 10 jours avec papa pour se retrouver en famille, s’installer, et s’acclimater à notre nouvel environnement.

Nous avons inscrit le petit singe dans l’établissement Lollikids Montessori Pre-School & Daycare qui se trouve au 11ème étage de notre tour. Un confort non négligeable qui nous évite de prendre la voiture dans l’une des villes les plus embouteillées du monde.

Il s’agit d’un établissement privé combinant école maternelle et garderie (Pre-School & Daycare) qui accueille des enfants de 7 mois à 6 ans. En Indonésie, l’école ne commence qu’à l’âge de 7 ans. L’école maternelle publique telle que nous la connaissons en France n’existe pas. Le petit singe aura école tous les matins de 9h à 11h30, dans la classe « First Buddies » (Premiers Copains), pour les enfants de 7 mois à 2 ans. La garderie est ouverte de 8h à 17h, dans les mêmes locaux, avec les mêmes « nannies » (nounous). C’est un établissement multiculturel, et le petit singe a des camarades de différentes nationalités. Dans sa classe, il y a un Indonésien, une Malaisienne et une Australienne. Ils ne sont que quatre pour le moment. La langue utilisée par tous est l’anglais et l’école applique la pédagogie Montessori.

Le lundi 25 juin, papa est retourné travailler, et le petit singe a commencé son adaptation dans la nouvelle « crèche ». C’est la période des vacances scolaires, l’école reprend le 16 juillet, seule la garderie est ouverte. Les enfants sont peu nombreux en ce jour de réouverture et c’est une bonne chose pour mon petit singe qui se familiarise en douceur avec son nouvel environnement.

Il est un peu perdu, tout le monde lui parle dans une langue inconnue, et il n’a plus l’habitude de voir autant de monde après avoir passé 2 mois avec maman. Il s’accroche à moi et observe les autres enfants. Je le pousse à explorer les lieux et les jeux à sa disposition. Petit à petit, il commence à jouer en ma présence, il m’amène des jouets et je l’encourage à les donner aux nounous.

Nous ne restons pas longtemps le premier jour, juste le temps de découvrir les lieux et faire connaissance.

Le lendemain, nous restons toute la matinée. À 9h, les enfants font des activités Montessori. Dans la classe sont installées de petites étagères à leur hauteur sur lesquelles sont disposés des plateaux Montessori. Chaque plateau contient le matériel nécessaire pour une activité. Le matériel est simple et constitué de vrais objets de la vie courante. Chaque enfant dispose une petite serviette par terre et vient y poser le plateau qu’il a choisi. Mon petit singe s’est d’abord intéressé aux blocs de cylindres de différentes hauteurs et épaisseurs à encastrer, et il a réalisé la tâche avec une étonnante facilité. Puis il les a rangés et est allé chercher un puzzle. Près de nous, une petite fille s’entraîne à découper du papier avec de petits ciseaux, tandis qu’une autre secoue de petites balles dans lesquelles sont disposées des graines afin d’écouter les sons qui s’en dégagent et retrouver les paires.

Plateaux Montessori

Puis, à 10h, c’est l’heure du snack. « Everybody tidy up » (en chanson, tout le monde range), puis les enfants font la queue pour se laver les mains avant d’aller s’asseoir à table. Le petit singe adore manger et est plutôt content de cette nouvelle habitude. On lui donne du melon et des nouilles. On va supprimer le pain du matin. S’il mange à 10h, le biberon de lait suffira. De toute façon nous ne trouvons pas de bon pain ici ! On lui sert avec une petite fourchette. Il n’a pas encore appris à manger avec une fourchette alors je l’aide. Il va falloir introduire la fourchette à la maison ! Mais mon petit singe veut manger seul, et cela amuse beaucoup les nounous qui sont étonnées de le voir si bien manger.

Puis tout le monde met ses chaussures pour aller jouer dans la « playroom » (salle de jeux) de la résidence. Le petit singe est affolé par cette agitation et me cherche, inquiet. Je le rassure en me manifestant et il s’accroche à moi. Mais une fois dans la salle de jeux, un lieu qu’il connaît bien puisqu’on y est déjà souvent allés, il est dans son élément et commence à aller vers les nounous. Puis, surprise, je constate qu’elles allument la télévision et cherchent un programme adapté pour les enfants, un documentaire animalier. Arf ! Je me demande ce que Maria Montessori en penserait… Le petit singe ne connaît pas la télévision, nous ne l’allumons jamais en sa présence. Les écrans ne sont pas bons à son âge et nous l’exposons déjà beaucoup (trop) pour les appels FaceTime ou pour regarder nos photos et vidéos. Cela ne me plaît pas trop et j’espère que cela restera exceptionnel. Mon bébé s’en désintéresse complètement et préfère continuer à jouer. Parfait.

La garderie est fermée le mercredi 27 juin, décrété jour férié exceptionnel en Indonésie pour les élections régionales. Puis le jeudi matin, nous devons nous rendre à l’immigration pour obtenir notre visa KITAS (carte de résident temporaire). Nous retournons à la garderie jeudi après-midi, après la sieste. Je ne lui ai rien donné à manger en pensant qu’il goûterait là-bas. Petite erreur, il n’y a pas de snack l’après midi, les enfants mangent ce qu’ils ont apporté. Par contre, il y a un « early dinner » (dîner tôt). On lui en propose et j’accepte, curieuse de savoir ce qu’ils donnent à manger à 16h. Un plat de riz avec du poulet et des légumes. Mon petit singe mange tout et se régale. Ha ! Ha ! C’est le paradis de la nourriture pour lui. Ça fait un peu tôt pour le dîner, je leur fournirai son goûter.

Le vendredi, je décide de tenter la première séparation. Je reste 20 minutes avec lui puis je file. Il est inquiet de me voir partir mais ne pleure pas. Je pense qu’il n’a pas réalisé que je partais malgré mon bisou et mon « au revoir ». C’est difficile pour moi aussi, j’ai le cœur serré. Mais je suis rassurée de le laisser avec deux nounous que j’aime beaucoup.

Lorsque je reviens vers 12h15, j’apprends que cela ne s’est pas bien passé. Le petit singe est dans les bras d’une nanny, les yeux rouges et gonflés, il semble avoir pleuré depuis que je suis partie. Lorsqu’il me voit, pas de sourire, il reste figé. Je le prends dans mes bras et l’embrasse. On m’explique qu’il a beaucoup pleuré. Il a bien mangé le snack de 10h mais refuse le repas du midi. Une des nounous l’a donc emmené dans une pièce à part pour essayer de le faire manger devant un dessin animé. Arf ! Je lui dis gentiment qu’elle peut éteindre et je remets mon bébé dans la chaise haute pour lui donner son repas. Il mange. La nounou retente sa chance et il refuse de nouveau qu’elle lui donne. Coquin.

Ça m’a retourné. Je n’étais pas préparée à ça. Le petit singe n’a jamais eu aucune difficulté face à la collectivité. Il a déjà connu deux crèches différentes en France, et l’adaptation s’est toujours bien passée. Mais maintenant il est plus grand, il prend conscience des choses. Et puis on lui parle en anglais, une langue qu’il ne comprend pas.

Nous restons seuls dans la pièce. Mon bébé me sourit et mange toute son assiette avec enthousiasme, comme pour m’excuser de l’avoir laissé. Je ne peux retenir mes larmes, je suis sous le choc et je culpabilise. Puis je me reprends. Il ne faut pas pleurer devant lui, il ne va pas comprendre et ça peut l’inquiéter.

De retour parmi les autres enfants, le petit singe joue comme si de rien n’était. J’en profite pour avoir plus de détails sur la matinée. Je suis rassurée d’apprendre qu’il n’a pas pleuré en continu mais de temps en temps, lorsqu’il me cherchait et réalisait que je n’étais pas là. On me dit que c’est plutôt habituel et qu’il ne faut pas paniquer.

Une nounou me demande alors si j’allaite encore mon fils. Je lui explique que j’ai arrêté quand il avait un an. « Oh, so soon ! So fast ! » (Si tôt ! Si rapide !) Ah bon ? En France les gens étaient étonnés que j’allaite si longtemps et me demandaient souvent quand est-ce que je comptais arrêter. Il semble qu’ici ce soit l’inverse. Plus tard, j’ai questionné mon professeur d’indonésien qui m’a expliqué qu’en Indonésie, les femmes allaitent entre 2 et 5 ans. Waouh ! Cool. Je comprends maintenant pourquoi il y a tellement de lieux prévus pour les femmes allaitantes. Dans chaque centre commercial, il y a des « Nursery rooms » équipées de cabines privées pour pouvoir allaiter en toute intimité. Ici on allaite mais pas question de sortir son sein au milieu d’un lieu public.

Autre coutume qui diffère de notre culture occidentale, en Indonésie, les enfants dorment avec leurs parents jusqu’à l’âge de 7 ans. Les indonésiens sont généralement très étonnés d’apprendre que notre fils est déjà « indépendant » et qu’il dort dans sa propre chambre.

Lundi matin, je suis surprise de constater qu’il y a de nouvelles personnes pour s’occuper des enfants. Le petit singe ne les connaît pas, elles devaient être en vacances lors de son adaptation la semaine précédente. Morning ! Who are you ? (Bonjour ! Qui êtes-vous ?) Je fais la connaissance de Michelle et Loretta. Je n’ai retenu aucun prénom la première semaine. Puis ma sœur m’a gentiment sermonné en me disant qu’il fallait connaître les prénoms des personnes qui prennent soin de mon fils. D’accord mais elles ont des prénoms indonésiens, prononcés avec un accent, et je n’ai pas compris quand elles me les ont dit. Oups. Mais Michelle et Loretta, je peux retenir ! D’autant plus que Loretta n’est pas une nounou mais sera le professeur du petit singe, elle s’occupe de la classe « First Buddies ».

La séparation est toujours difficile et plutôt impressionnante. Il pleure, s’accroche à moi, et quand je le prends dans mes bras, il grimpe le plus haut possible, il m’escalade littéralement. Il va jusqu’à couper sa respiration. Je lui dis de respirer, j’essaye de le rassurer en lui expliquant que je reviens pour le déjeuner. Je lui donne sa tétine puis m’éclipse laissant les nounous le consoler. Elles sont douces et souriantes, elles s’occupent très bien de lui, je peux partir tranquille.

Malgré les séparations éprouvantes, les matinées se passent mieux. Il joue, s’amuse et ne pleure plus quand je ne suis pas là. Ouf. Il commence à se sentir très à l’aise et montre son mécontentement quand il n’est pas d’accord avec quelque-chose.

Le mercredi, je demande si on peut tenter la sieste à la crèche. On me répond par l’affirmative et on m’explique que je peux rester avec lui pour la première sieste. Ah bon ? Encore un aspect très différent des crèches en France où il est interdit de rentrer dans le dortoir si un autre enfant s’y trouve. Cela me rassure et on décide donc de tester la sieste le lendemain.

Dans le dortoir, comme préconisé par la méthode Montessori, de simples matelas sont posés au sol, et il y a une petite couverture sur chacun. Des enfants dorment déjà lorsque nous entrons dans le dortoir. J’installe mon petit singe sous la couverture, je lui donne sa tétine et ses doudous, et je m’allonge près de lui. Je chante doucement. Mon bébé n’arrête pas de gigoter. Je décide donc de lui mettre sa gigoteuse pour qu’il puisse bouger sans se découvrir. Les autres enfants sont silencieux, emmitouflés sous leur couette, ils dorment ou se reposent sagement. El monstro n’arrête pas de parler et se tourne dans tous les sens, la tête en bas, les pieds sur le mur, et Bam ! Une claque incontrôlée pour maman. Pfff… Il n’arrête pas. Je commence à désespérer, puis après 40 minutes et une ultime virevolte, il s’endort. Pfiou, je n’y croyais plus.

Nous testons une journée complète ce vendredi, une petite journée de 9h à 15h30. La séparation est difficile mais il tend les bras vers Loretta pour qu’elle le prenne. Tout se passe bien en mon absence, aucun pleur, il mange bien et fait une sieste d’une heure. Je suis soulagée. L’adaptation est terminée !

La semaine suivante se passe très bien malgré l’angoisse de la séparation. « He is getting better and better every day ! » (Il va de mieux en mieux chaque jour !).

Puis, le lundi suivant, c’est le premier jour de classe, et mon bébé me dit au revoir de la main pour me signaler que je peux partir !

Cela fait maintenant 2 mois que le petit singe passe ses journées chez Lollikids et il commence à comprendre l’anglais. Il a parfois du mal à me quitter le matin mais je sais qu’il s’amuse beaucoup durant la journée. Et lorsque je viens le récupérer, il crie de joie et court vers les nounous pour faire un « high five » (tape m’en cinq) !

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