OLD TOWN AVEC JAKARTA GOOD GUIDE

Après plusieurs semaines à Jakarta, et maintenant bien installée et acclimatée, il était temps que je visite cette métropole mystérieuse plus sérieusement.

Je ne voulais pas faire un tour touristique traditionnel alors j’ai jeté mon dévolu sur Jakarta Good Guide qui organise des « pay-as-you-wish walking tour » (visite guidée à pied, avec paiement libre).

À Jakarta, tout est prévu pour les voitures et les piétons sont rares, alors une visite guidée « à pied », c’est surprenant et insolite ! Le tour dure entre 2 et 3 heures, le guide nous accompagne dans certaines des parties les plus intéressantes de Jakarta et nous raconte les histoires derrière les bâtiments et les rues.

J’ai choisi de commencer par le tour « Old Town », « Kota Tua » en indonésien (Vieille Ville).

Le rendez-vous est à 8h50 dans le nord de la ville. À cette heure matinale, il faudra affronter le « Macet » de la ville la plus encombrée de la planète.

Petite parenthèse linguistique, le « Macet », qui se prononce [matchette], est un monstre effrayant qui devient rapidement incontrôlable, ou le mot indonésien pour nommer les « Embouteillages » !

Je confie exceptionnellement mon petit singe à Dewi, notre « Asisten rumah tangga » (aide domestique), pour qu’elle le dépose à la crèche à 8h00, et je sors affronter la jungle urbaine dès 7h30.

Eh oui, nous avons une aide domestique, mais je garde ce sujet pour un autre article.

J’ai rendez-vous à la Gare de Jakarta Kota, Stasiun Jakarta Kota, l’une des gares les plus grandes, les plus anciennes et les plus fréquentées de la capitale.

Stasiun Jakarta Kota
Stasiun Jakarta Kota

Le nombre de participants par tour est limité à 15, mais il est également possible d’être seul avec le guide. C’est mon cas pour ce premier tour avec Jakarta Good Guide, il n’y a pas d’autres participants pour la visite de la vieille ville.

Mon guide s’appelle Farid. Il est indonésien, parle parfaitement anglais, et est guide touristique agréé. Passionné par cette ville, il me raconte son histoire en l’agrémentant de petites anecdotes.

De la gare, nous prenons un « Angkot » pour nous rendre au vieux port de Sunda Kelapa, Pelabuhan Sunda Kelapa.

Angkot
Bajaj et Angkot devant la Gare de Jakarta Kota

Les « Angkot » sont des petites fourgonnettes colorées (bleues claires à Jakarta) avec une porte latérale toujours ouverte, qui peuvent être assimilées à des « taxis collectifs ». C’est un moyen de transport public très populaire dans les villes indonésiennes, car il est peu coûteux et il possède un réseau très étendu. L’arrière du van est pourvu de simples banquettes et au premier coup de frein, je vole et manque de me retrouver sur les genoux de mon voisin, un vieux monsieur plutôt costaud qui ne semble pas vraiment commode. Oups ! Je vais ranger mon appareil photo et me cramponner. Il est compliqué de prendre ce type de transport en commun qui peut paraître désordonné pour un étranger qui ne parle pas indonésien. Il n’y a pas de plan des lignes, il faut savoir où l’on va et où va la fourgonnette.

Nous arrivons finalement sains et saufs au vieux port, pour seulement 5 000 roupies indonésiennes, soit 30 centimes d’euro.

Le vieux port de Sunda Kelapa, bien que visité par les touristes, est toujours actif pour le transport de marchandises d’île à île. Les bateaux « phinisi », voilier traditionnel à deux mâts, sont désormais motorisés mais leurs coques en bois colorées font le charme du lieu. Sur le quai, de gros camions chargent et déchargent les marchandises à l’aide des petites grues des cargos auxquels on ne peut accéder que par d’étroites passerelles. Et de l’autre côté du quai, de grands conteneurs sont superposés. Farid m’explique que l’endroit est souvent utilisé pour des séances photos insolites.

Sunda Kelapa
Sunda Kelapa

Nous continuons notre périple à pied, pour rejoindre d’autres monuments historiques.

Le musée de la Marine de Jakarta, situé dans un ancien entrepôt hollandais de la Compagnie des Indes, a malheureusement été ravagé par un incendie en janvier dernier.

Nous montons en haut d’une vieille tour de guet, Menara Syahbandar, construite en 1839. Farid me la présente comme la « Tour de Pise » de l’Indonésie car elle est légèrement inclinée. Difficile de le voir à l’œil nu, mais on le ressent clairement en gravissant les marches, plus ardues d’un côté.

Farid nous fait traverser la grande rue, de façon très locale. Aucun feu, aucun passage piéton et aucun temps mort dans la circulation. Ici, tu es sûr ? Seule, je n’aurais jamais osé. Il me dit de rester derrière lui et de le suivre. Il tend son bras bien haut pour indiquer aux voitures qu’il traverse et je le suis au milieu du « Macet » !

De l’autre côté, nous découvrons de petites rues, calmes et bordées de street art.

Puis, nous entrons dans le jardin d’un ancien chantier naval qui servait de lieu de stockage et de réparation des navires. Farid m’explique que cet établissement devait être transformé en Hôtel Restaurant mais que ce projet fut abandonné suite à la disparition du propriétaire des lieux. Dommage car l’endroit est magnifique et chargé d’histoire.

Nous longeons ensuite le canal Kali Besar qui relie le port à la vieille ville et où des travaux d’assainissement et de revitalisation ont été récemment menés pour rendre la zone plus attractive.

Puis nous nous retrouvons sur la place Fatahillah, Taman Fatahillah. Centre historique de la ville, elle est entourée d’édifices coloniaux transformés en musées, cafés et galeries d’art, dont l’ancien hôtel de ville qui abrite aujourd’hui le musée d’Histoire de Jakarta, le musée Wayang qui détient l’une des plus belles collections de marionnettes indonésiennes, et le célèbre Cafe Batavia ouvert depuis 1920 et aménagé dans une magnifique demeure coloniale.

Il est possible de louer des « Sepeda Ontel » autour de la place. Ces grands vélos de ville hollandais aux couleurs vives, et fournis avec un chapeau, semblent difficiles à manœuvrer mais amusent beaucoup les gens, locaux et touristes, qui se risquent à les essayer.

Sepeda Ontel
Sepeda Ontel

Nous finissons notre tour au Cafe acaraki, niché dans une petite ruelle presque cachée au cœur de Kota Tua, pour goûter le « Jamu », élixir composé d’un mélange de racines, d’herbes et d’épices, tels que la racine de curcuma, le gingembre et le tamarin. En raison des effets bénéfiques du Jamu sur la santé, les Indonésiens le considèrent comme une boisson médicinale destinée à la désintoxication et au bien-être général. Cependant, avec un goût fort et distinctif, cette préparation n’est pas très appréciée par la jeune génération. Le Cafe acaraki prépare le Jamu selon la méthode de brassage généralement utilisée pour le café, dans le but de ramener la culture Jamu à la mode.

Sachant que je vis à Jakarta, Farid m‘explique ensuite comment prendre le TransJakarta ou « TJ » (prononcé [ti-djé], à l’anglaise) pour rentrer chez moi. Il s’agit du réseau de transport par bus mis en place en 2004. Beaucoup moins cher qu’un taxi, cela peut être plus rapide pour affronter le « Macet » puisqu’il a des voies dédiées.

À l’avant du bus, un espace est réservé aux femmes. Farid m’indique que je peux m’y installer, mais qu’il ne peut pas m’y suivre. Je ne vois pas immédiatement l’indication, Ruang Khusus Wanita (Espace réservé aux femmes), et Farid m’explique que c’est dans les mœurs, tout le monde le sait et le respecte. Et c’est à cet instant qu’un homme âgé vient s’y asseoir. Euh… Il n’a pas le droit, mais bon, il est vieux alors… Puis quelques secondes plus tard, l’homme se rend compte de son erreur, se lève aussitôt et s’excuse avant d’aller s’asseoir à l’arrière. Ah oui, effectivement, tout le monde le respecte.

Bon, j’ai quand même fini mon trajet en taxi… Le TransJakarta ne possède que quelques lignes qui sont loin de quadriller toute la ville et il ne m’a pas déposé au pied de chez moi. Ah ah ah ! Je vous l’ai dit, on ne marche pas à Jakarta !

J’ai adoré ce tour, prendre les transports locaux, goûter le « Jamu », entendre les anecdotes de Farid, et je conseille Jakarta Good Guide à toute personne désireuse de visiter Jakarta.

Farid
Farid

 

Site officiel de Jakarta Good Guide – https://jakartagoodguide.wordpress.com/

Site officiel du Café Acaraki – http://www.acaraki.com/

 

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