En Indonésie, il est courant d’avoir des employés de maison. Une femme de ménage. Un chauffeur. Une nounou. Et lorsque l’on vit dans une maison individuelle, un gardien et un jardinier.
Il existe deux types d’employés, les « live-in », c’est-à-dire les employés qui vivent chez vous, et qui travaillent généralement à plein temps, et les « live-out », ceux qui ont leur propre domicile, et qui peuvent travailler à temps complet ou à temps partiel.
Il était évident que nous prendrions quelqu’un pour quelques heures de ménage. Mais avions-nous besoin de quelqu’un à plein temps ?
« Non. » Je ne travaille pas, je peux m’occuper des courses et du linge, quelqu’un qui viendra deux fois par semaine pour faire le ménage nous suffira. Oui, oui, deux fois ! Pourquoi s’en priver ?
Mon mari s’est inquiété : « Donc, tu vas aussi cuisiner ? »
« Euh … »
En France, nous travaillions tous les deux, et les tâches domestiques étaient équitablement réparties. Je m’occupais du linge et il cuisinait. Oui mais voilà, je ne travaille plus, et lui travaille beaucoup. C’est donc à moi de gérer le quotidien et les repas. Sauf que ce n’est pas vraiment mon truc. Eh oui, il ne faut pas oublier qu’être mère au foyer est un métier et demande des compétences multiples. Je suis plus du genre Susan Mayer que Bree Van de Kamp. Vous visualisez le gratin de macaronis ?
Et puis, avoir de l’aide dans cette ville étrangère serait bienvenu. Nous sommes seuls ici, pas de famille proche, et lorsque nous avons débarqué l’année dernière, nous n’avions pas non plus d’amis. Tout était nouveau et inconnu. Alors avoir un autochtone à notre domicile, jour et nuit, si nous avions le moindre souci, c’était rassurant. Surtout si mon mari est absent, et que je me retrouve seule avec le petit singe.
L’agent qui nous a trouvé notre appartement nous encourageait vivement à prendre quelqu’un à temps plein, à domicile. L’appartement est équipé d’un espace spécial pour le personnel, et cela nous reviendrait moins cher qu’un employé « live-out ». Elle avait justement trouvé quelqu’un pour nous.
C’est ainsi que notre « asisten rumah tangga* » est entrée dans notre vie.
Elle s’appelle Dewi. En indonésien, cela signifie « déesse ». Elle a 23 ans et vient de Kebumen, ville située dans le centre de Java.
Elle ne parle pas anglais. Au début, nous communiquions grâce à Google Traduction. Aujourd’hui, après vingt heures de cours d’indonésien, je peux lui parler plus facilement. Ce n’est pas parfait mais nous arrivons à nous comprendre.
Elle est très indépendante et ne prend pas ses repas en même temps que nous. Il existe un trop grand fossé entre les patrons et les employés, et culturellement, il lui est impossible de manger à notre table. Elle refuse. Et les seules fois où nous avons réussi à l’y inviter, elle n’était pas très à l’aise.
Elle semble contente de ses conditions de travail. Sa présence chez nous est très vite devenue naturelle pour elle et pour nous, même si, au début, il a été difficile pour moi de déléguer certaines tâches. Ceux qui me connaissent savent. Ah ah
Elle s’occupe du ménage, du linge, elle fait la vaisselle et les courses, et surtout elle cuisine. Nous ne lui avons jamais demandé de cuisiner français, elle cuisine ce qu’elle veut, et cela nous permet de nous imprégner de la nourriture indonésienne.
C’est également elle qui gère les aléas du quotidien et qui contacte la résidence lorsque nous avons une demande ou un problème dans l’appartement : une panne de climatisation, la bonbonne de gaz à changer, l’évacuation de la douche bouchée, une invasion de cafards… Yeurk ! Eh oui nous vivons sous les tropiques, cela a ses petits inconvénients.
Désormais, nous lui faisons également confiance pour veiller sur notre fils occasionnellement. Pour le déposer à l’école le matin lorsque je dois partir tôt ou pour nous octroyer une petite soirée sans lui.
Nous lui faisons entièrement confiance. Et j’aurais bien du mal à vivre ici sans elle.
J’imagine que vous vous demandez ce que je fais de mes journées …
Mon mari, lui, a un chauffeur. Cela paraît snob, mais c’est très courant. Il n’est pas simple de conduire à Jakarta pour un étranger et il ne faut pas oublier qu’il est possible de rester coincé dans les embouteillages plusieurs heures. Son chauffeur travaille à temps plein. Il l’emmène au travail tous les matins, l’attend, et le ramène le soir. Il peut également lui rendre des services pendant la journée si besoin.
* « household assistant » ou « aide domestique »
Merci de partager ton expérience!! 😉
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